Le dragon mis en scène par Thomas Jolly
Une scénographie majestueuse très cinématographique que nous présente le metteur en scène Thomas Jolly.
Ayant lu le roman d’Evguéni Swhartz, la pièce rend bien compte de cette satire politique que l’auteur a écrit à une époque où la censure était présente en Russie.
Les jeux de lumières nous plongent dès le début dans l’ambiance sombre et fantastique étant donné que celle-ci englobe même le public. Nous ne sommes pas seulement spectateur, mais bien également acteur.
Nous sommes les témoins de ce village asservis pas ce dragon et dont ses occupants n’osent s’en débarrasser. Ils y prennent goût.

Les personnages sont loufoques, tous avec des costumes extravagants qui définit chacun leur personnage.
Ce sont 3 acteurs qui jouent donc ce dragon à trois têtes, un choix très juste puisque cela appuie la multitude de facettes de ce dominateur. Tous avec une particularité différente.
L’humour est très présent, voire trop à la fin.
Gestes de répétitions, parole en boucle, personnification du chat, des mimiques, des danses, des synchronicités, des gestes faisant référence à un salut de soumission envers un dictateur… plein d’éléments comiques qui ont rythmé la pièce.
Si l’ironie est d’ordre, il s’essouffle toutefois dans la seconde partie de la pièce qui tire en longueur et où l’humour devient trop forcé.
Le Bourgmestre fait plutôt preuve de maladresse à mon sens plutôt que d'humour. Ses répétitions de paroles et de gestes s'épuisent assez vite, venant à faire du sarcasme qui n'apporte rien à la pièce.

Thomas Jolly choisi de suivre à la lettre le déroulé de l’histoire, mais change néanmoins la fin. En effet, la scène du mariage et du banquet où Elsa est à l’honneur, est une touche du jeune metteur en scène. Je n’ai pas trouvé judicieux que la délivrance d’Elsa se fasse par la folie, allant poignarder son bourreau.
Bien que divertissante avec une très belle esthétique, la pièce ne nous apporte néanmoins rien de nouveau.

« Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres.»
George Orwell
Une dystopie sous forme de fable racontant une révolte d'une ferme d'animaux et leur prise de pouvoir face aux hommes dû à une condition de travail précaire.
Écrite en 1945, un an après «Le Dragon» d'Evgueni Swartz, il s'agit, tous deux, d'ouvrage écrit à l'encontre du régime soviétique.
La révolution se transforme finalement en dictature menée par un des animaux, la soif de pouvoir domine. Ce qui devait être une rébellion contre les humains devient un prétexte pour établir des règles et régner sur les autres.
Cette idée revient dans la mise en scène de Thomas Jolly, avec ce village assouvie, qui une fois libéré de l'emprise du dragon se retrouve finalement manipulé par un Homme. Un schéma qui se répète bien trop souvent